mercredi 26 septembre 2012

la bataille PSA


PSA 8000 licenciements, fermeture du site historique d'Aulnay-Sous-Bois : une catastrophe sociale, le cas typique de ce qui s'est passé ces derniers mois après la campagne : les plans sociaux, retardés, se multiplient après l'élection. La catastrophe PSA est le premier grand affrontement entre le nouveau gouvernement socialiste et le président Sarkozy. A l'heure qu'il est, le mot de la  fin n'est pas encore connu. France Parallèle vous propose une chronologie sommaire pour vous aider à comprendre ce qu'il se passe...
    
Juin 2011 - Premières interrogations. Elles auraient dû rester confidentielles. La CGT se procure une note interne évoquant la fermeture du site d'Aulnay. La direction fait savoir que cette note est "caduque".

Septembre 2011 - Les immatriculations s'effondrent notamment à cause des marchés espagnols et italiens, victimes de la crise. Elles ne cesseront plus de baisser. 

Novembre 2011 - Annonce d'un plan de restructuration : 800 millions d'euros d'économie et 6 000 suppressions d'emploi dont 5 000 en France. Nicolas Sarkozy reçoit Philippe Varin, le président du directoire, et déclare : il n'y aura pas de plan social







Janvier 2012 - PSA annonce 20 millions d'économies en plus, la cession d'un milliards et demi d'euro d'actifs et une alliance avec General Motors.

Avril 2012 - En pleine campagne, Nicolas Sarkozy s'engage à "tout faire pour sauver le site d'Aulnay", annonce que PSA discute avec Toyota pour partager la production de l'usine SEVELNORD, près de Valenciennes. Une nouvelle fois, Nicolas Sarkozy a rencontré Philippe Varin.
Le président-candidat a surtout obtenu de Peugeot qu'il diffère l'annonce de la fermeture d'Aulnay et le détail de la restructuration du groupe. La direction le reconnaîtra d'ailleurs trois mois plus tard.

La majorité socialiste arrive au pouvoir.

Juillet 2012 - PSA annonce la fermeture de l'usine d'Aulnay en 2014 et 8.000 nouvelles suppressions d'emplois en France. Le groupe prévient que le premier semestre se soldera par une perte opérationnelle courante de l'ordre de 700 millions d'euros dans l'automobile et par une perte nette à l'échelle du groupe.

12 juillet 2012 - Le plan de PSA est "inacceptable" déclare  Martine Aubry sur Europe 1. On s'attend à un choc frontal. Ce n'est pas ce qui va se passer car Philippe Varin est un homme qui connaît bien Martine Aubry.

D'ailleurs, Martine Aubry ménage la chèvre et le chou et salue PSA pour la survie du site SEVELNORD. (La Voix du Nord).

C'est Arnaud Montebourg, ministre du Redressement Productif, qui hérite du dossier le plus délicat.

11 Septembre 2012 - Parution du rapport Sartorius qui fustige la stratégie industrielle de PSA, reconnaît l'urgence d'une restructuration mais considère que la  fermeture d'autres sites qu'Aulnay était préférable.
Dans la foulée, Montebourg reçoit les syndicats d'Aulnay pour la deuxième fois (la première en juillet). Le contact passe mal. Tanaj Susset, responsable SIA, syndicat majoritaire fustige le ministre.






Le gouvernement fait peser la responsabilité de la situation sur Nicolas Sarkozy et François Fillon, de ne pas avoir faire pression sur la direction pour qu'elle change d'avis mais pour simplement pour qu'elle diffère l'annonce du plan.

Du coup quelques jours plus tard, le président reprend l'initiative et reçoit lui-même les syndicats pour montrer sa détermination. C'est à moitié réussi.

Tanaj Susset veut voir du positif




Mais l'essentiel n'y est pas selon la CGT et son délégué Jean-Pierre Mercier




On en est là : Nicolas Sarkozy a doublé le gouvernement en avalisant le principe d'une réunion Gouvernement-syndicats-direction. Une réunion suggérée par Arnaud Montebourg. Droite et gauche tirent  boulets rouges - excepté Jean-Luc Mélenchon qui reste étrangement silencieux sur le sujet jusqu'à présent - les syndicats veulent jouer sur les deux tableaux sans trop y croire.

2 commentaires:

  1. Et maintenant la fermeture probable des deux hauts-fourneaux de Florange. Il est amusant de constater que Nicolas Sarkozy est plus discret sur le sujet. Ses promesses faites à Gandrange sont passées par là...

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  2. Louis, je suis un peu surpris et énervé de votre réaction typique d'esprits fermés qui ne voient les choses qu'à travers un prisme politicien. Avec PSA, avec Florange, avec Petroplus, ce que je vois c'est une industrie qui fout le camp.

    Ce que je vois c'est que pour le moment les politiques, de droite comme de gauche, ne font que courir après les plans sociaux sans pouvoir remettre sur pied une stratégie industrielle.

    Ce que je vois ce sont des gens de plus en plus remontés ou bien de plus en plus résignés (ni l'un ni l'autre ne sont bons).

    Et vous savez quoi, Louis? je ne crois pas que ça date de la crise des sub primes ou de la crise de la dette. J'ai travaillé chez Valeo il y a quinze ans et j'ai encore en tête les images de salariés en conflit au bord de l'explosion, je vois encore le maire communiste de l'époque partir en trombe de chez le préfet en disant "il faut que j'aille les calmer".

    La direction voulaient faire partir le matériel et l'avaient démonté, les salariés bouchaient les entrées du site à l'aide de bennes à ordures et de tas de sable. Ils disaient n'avoir rien à perdre. On était en 1997, l'année où le record du nombre de chômeurs a été battu. ça n'a beaucoup changé , non?

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